Un territoire périurbain marqué par sa proximité avec Bordeaux

Située à environ 35 à 60 kilomètres de Bordeaux selon les communes, la Haute Gironde fait partie intégrante de l'aire d'influence de la métropole bordelaise. Cette proximité conditionne en grande partie l’équilibre entre urbanisation et ruralité.

La population s'élève à un peu plus de 92 000 habitants en 2023 (chiffre estimé), répartis sur 63 communes. Certaines zones, particulièrement le sud du territoire, connaissent une périurbanisation croissante, portée par le développement des transports (comme la ligne ferroviaire Bordeaux-Nantes). Des communes comme Saint-André-de-Cubzac, Cubzac-les-Ponts ou Saint-Savin voient leur population croître au rythme des nouveaux ménages attirés par des prix immobiliers plus accessibles qu'à Bordeaux.

Ces secteurs dits "périurbains" regroupent des lotissements récents, des équipements modernisés (écoles, commerces, infrastructures sportives), mais conservent souvent une base semi-rurale, comme en témoignent la présence de zones agricoles autour des centres-bourgs.

Des centres urbains structurants

Malgré son caractère rural global, la Haute Gironde se compose de quelques pôles urbains majeurs, indispensables à la vie économique et sociale du territoire :

  • Blaye : Capitale historique et culturelle de la Haute Gironde, Blaye est surtout connue pour sa célèbre Citadelle classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville regroupe environ 5 000 habitants et dispose de services publics structurants (hôpital, port fluvial, collèges).
  • Saint-André-de-Cubzac : Plus grande commune en termes de population, avec près de 12 000 habitants. Plaque tournante pour les transports et zone résidentielle prisée des actifs travaillant à Bordeaux.
  • Bourg-sur-Gironde : Véritable joyau accroché à son coteau, Bourg se distingue par son charme authentique et ses activités liées au vignoble. C'est un village d'intérêt touristique en pleine revitalisation.

Ces pôles offrent des services et des infrastructures aux habitants des alentours, mais on note une nette différence entre leur dynamisme et celui des communes rurales moins dotées.

Une forte prédominance rurale et agricole

La Haute Gironde demeure, dans son essence, un territoire majoritairement rural. Près de 80 % de sa superficie est dédiée à des activités agricoles, forestières ou naturelles, un chiffre révélateur de la puissance des espaces non artificialisés.

Les terres agricoles : un patrimoine vivant

Le territoire rural se caractérise par une activité agricole diversifiée bien qu’en grande partie tournée vers la viticulture. Le Blayais et le Bourgeais sont connus pour leurs vins d’appellation "Blaye Côtes de Bordeaux" et "Côtes de Bourg", qui couvrent ensemble plusieurs milliers d’hectares de vignobles. Ces vignobles, souvent familiaux, façonnent profondément les paysages et attirent un tourisme oenologique croissant.

En parallèle, on trouve aussi des cultures céréalières, des élevages de petits bovins et, dans les zones proches de l’estuaire, des marais propices à la biodiversité et à des pratiques agricoles extensives. Pourtant, ces activités agricoles sont confrontées à des défis majeurs : pression foncière, réchauffement climatique ou encore changements des habitudes de consommation.

Forêts et zones naturelles : des trésors parfois oubliés

La Haute Gironde, c’est aussi un territoire forestier. Bien que souvent éclipsées par les grandes forêts landaises voisines, les forêts locales (comme celle de Robillard ou les bois autour de Marcenais) offrent un répit vert et abritent une faune variée. Ces forêts sont des lieux prisés pour les balades, la cueillette saisonnière et même des activités sportives telles que le VTT.

Des flux migratoires entre ville et campagne

L’un des sujets d’intérêt en Haute Gironde est le mouvement croissant des populations entre les zones urbaines et rurales. Ce phénomène est particulièrement visible depuis le regain d’intérêt pour la campagne, renforcé par la crise sanitaire de 2020-2021. Avec des prix immobiliers souvent plus abordables qu’en milieu urbain, la Haute Gironde devient un choix de prédilection pour des familles souhaitant conjuguer qualité de vie et proximité des grands centres d’activité.

Cependant, cette situation génère aussi des tensions. L'artificialisation des sols, bien que modérée, inquiète certains acteurs locaux. De nombreuses terres agricoles sont convoitées pour des projets résidentiels ou commerciaux, ce qui vient parfois en conflit avec la préservation des espaces naturels.

Les enjeux de l'aménagement du territoire

La répartition urbaine et rurale en Haute Gironde pose plusieurs défis en termes d’aménagement. Comment répondre aux attentes des nouveaux arrivants sans dénaturer le patrimoine local ? Comment organiser les mobilités dans un vaste territoire souvent perçu comme enclavé ? Voici quelques pistes :

  • Mobilité : Le renforcement des infrastructures de transport collectif est une priorité. Si le train relie certains pôles au centre de Bordeaux, des améliorations sont attendues pour desservir les communes plus éloignées.
  • Préservation du patrimoine : Les élus locaux et habitants s’engagent pour protéger les espaces naturels, éviter une urbanisation excessive et promouvoir les pratiques agricole raisonnées.
  • Dynamisme économique : Le développement du tourisme, notamment en lien avec la viticulture, est un atout à exploiter pour soutenir les petites structures locales.

La Haute Gironde, une mosaïque à préserver

Entre espaces urbains en pleine mutation et vastes terrains agricoles dominés par les vignobles, la Haute Gironde reflète merveilleusement bien le lien entre ville et campagne. C’est un territoire où des villages pittoresques côtoient des forces vives nées de l'urbanisation.

Le défi pour les années à venir consiste à maintenir cet équilibre fragile tout en répondant aux nouveaux besoins des habitants et visiteurs. Cet ancrage rural reste la force première du territoire et mérite toute l’attention pour garantir un développement harmonieux et durable.

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